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mardi 21 décembre 2010

le camp Gbagbo se radicalise


Jusqu'où ira la confrontation entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ?Jusqu'où ira la confrontation entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ?© AFP / Émilie Régnier pour J.A.
Seul contre tous, Laurent Gbagbo a engagé la radicalisation de son camp, se disant prêt à livrer « combat » et demandant le retrait de l'Onuci - dont une patrouille a été attaquée - et de la force française Licorne. Le chef des  « jeunes patriotes » Charles Blé Goudé, lui, mobilise ses troupes.
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17h50 : Des heurts ont opposé dans l'après-midi à Paris des partisans de Laurent Gbagbo et d'Alassane Ouattara, faisant deux blessés, dont un à l'arme blanche, a annoncé la préfecture de police de Paris. Entre 200 et 300 militants pro-Gbagbo ont affronté une centaine de partisans de Ouattara. Les forces de l'ordre, nombreuses, sont intervenues dès le déclenchement des heurts.
Les pro-Gbagbo entendaient « dénoncer l'ingérence de Nicolas Sarkozy et de la communauté internationale », a expliqué Brigitte Kuyo, responsable du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo) en France. « Gbagbo n'est pas un sous-préfet de Sarkozy », « Les Ivoiriens disent non à l'armée française », « Non à l'Onuci, non à l'occupation », pouvait-on lire sur des pancartes.
Les pro-Ouattara étaient maintenus à distance par la police. « ADO, ADO, ADO », criaient-ils, scandant les initiales de leur favori (Alassane Dramane Ouattara).
17h20 : Les récentes violences en Côte d'Ivoire ont fait « ces trois derniers jours plus de 50 morts et plus de 200 blessés », a estimé la Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, s'inquiétant de « violations massives des droits de l'homme ». Mme Pillay dénonce également des enlèvements dont ont fait état des « centaines de victimes et membres de leurs familles ». Selon les témoignages, ces enlèvements dans les maisons sont commis « particulièrement la nuit, par des individus armés non identifiés en tenue militaire, accompagnés d'éléments des Forces de défense et de sécurité ou de milices ».
« Les informations indiquent que les personnes enlevées sont emmenées de force dans des endroits de détentions illégaux où elles sont gardées au secret et sans instruction. D'autres ont été retrouvées mortes dans des circonstances suspectes », poursuit-elle.
15h40 : L'Onuci se prépare à toute éventualité en Côte d'Ivoire, après que Laurent Gbagbo a réclamé son départ du pays. Une demande à laquelle elle a opposé une fin de non-recevoir. « Nous redoublons de vigilance et nous sommes préparés à tout », a déclaré à l'AFP Hamadoun Touré, porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci). Les Casques bleus vont « poursuivre » leurs patrouilles mais « nous ne voulons pas de confrontation » avec les forces armées loyales à M. Gbagbo, a-t-il ajouté.
Pour prévenir ce risque, « il y a des zones sensibles dans lesquelles nous n'allons pas, vers la présidence » de la République notamment, située dans le quartier administratif du Plateau à Abidjan, a-t-il affirmé.
12h10 : Le Conseil national de la presse (CNP), organe officiel de régulation de la presse en Côte d'Ivoire, a réclamé la reparution de journaux interdits depuis vendredi par des éléments de l'armée fidèle à Laurent Gbagbo, dénonçant une « atteinte intolérable à la liberté de la presse ».
« Le CNP marque sa très vive indignation et condamne avec force cette action qui ne résulte de la décision d'aucune autorité compétente (...), et qui constitue une atteinte intolérable à la liberté de la presse ainsi qu'au droit des citoyens à une information plurielle », affirme-t-il.
02h05 : Le secrétaire-général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a rejeté samedi à New-York la demande du président sortant Laurent Gbagbo de retirer les forces internationales de Côte d'Ivoire. Il a également averti ce dernier qu'il y aurait des « conséquences » s'il lançait une attaque contre les forces d'interposition de l'ONU.
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Jeudi 18 décembre
23h55 : Réponse du Premier ministre Guillaume Soro au président sortant Laurent Gbagbo, qui exige le départ de la mission onusienne et de la force française Licorne de Côte d'ivoire : « Cette décision ne peut pas être (appliquée) puisque M. Gbagbo n'est plus président. (...) Nous trouvons tout à fait ridicule et ubuesque cette démarche d'un président vaincu. (...) Tout le monde sait que M. Gbagbo n'a aucune qualité pour prétendre demander le départ de la force Licorne et de la force onusienne », a-t-il affirmé par téléphone à l'AFP.
Soro souhaite également que la communauté internationale ne mette pas « autant de temps pour se rendre compte que nous avons en face de nous une vraie folie meurtrière qui va semer la désolation et créer un autre Rwanda en Côte d'Ivoire. (...) Nous considérons qu'il reste aux Fanci à faire allégeance. (...) « Nous savons que cette force a des difficultés actuellement pour faire le basculement parce qu'elle est tenue en respect par trois généraux putschistes qui ont pris le pouvoir au profit de M. Gbagbo », mais « ça ne saurait tarder ».
18h45 : [De notre collaborateur Pascal Airault] : Réagissant aux propos de Jacqueline Lohoues Oble qui a demandé le départ des Forces onusiennes et Licorne (soldats français), la porte parole des FN, Me Affoussy Bamba, accuse le camp de Laurent Gbagbo de préparer un génocide en s’appuyant sur des miliciens angolais et libériens. « De jour comme de nuit, sans répit, ces miliciens avec la complicité et la bénédiction de certains éléments des Forces de Défense et de sécurité, s’introduisent dans les domiciles d’honnêtes citoyens pour les exécuter froidement », précise la porte parole. Et d’appeler les Nations Unies à continuer à protéger les autorités légitimes et de leur permettre de s’exprimer sur les ondes de la radio ONUCI-FM, seule voie d’expression libre, les médias d’État et la presse écrite étant sous coupe réglée. Les FN dénoncent encore les mensonges du Colonel-major Hilaire Babri Gohourou, Porte-parole des Forces de Défense et de Sécurité, qui prétend que l’ONU transporte des unités FN et leur fournit des armes, et s’inquiètent des propos du ministre de la jeunesse de Gbagbo, Charles Blé Goudé, qui demande à ses partisans de se préparer au combat.
13h45 : Le gouvernement Gbagbo exige dans un communiqué lu à la RTI par son porte-parole, Jacqueline Lohoues Oble, le départ « immédiat » de Côte d'Ivoire des Casques bleus de l'Onuci (environ 10 000 hommes) et de la Force Licorne (force française d'intervention rapide mandatée par l'ONU, comptant quelque 900 hommes). « Cela implique que le gouvernement ivoirien s'oppose d'ores et déjà au renouvellement de cette opération qui expire le (lundi) 20 décembre 2010 », selon le communiqué. « Le gouvernement ivoirien considère que l'Onuci a largement failli à sa mission en posant des actes qui ne sont pas conformes à son mandat », poursuit le texte.
13h 15 : [De notre correspondant à Abidjan, Baudelaire Mieu] : Des affrontements sont en cours à Bassam, cité balnéaire à 40 km d'Abidjan, entre des jeunes du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) soutenant Alassane Ouattara et les forces de l'ordre. Une voiture a été incendiée ainsi que la résidence du commissaire de la ville. Les jeunes du RHDP agissent vraisemblablement en représailles à un acte terroriste qui s'est produit la veille au soir, quand une grenade a été lancée dans la mosquée de Bassam, à l'heure de la prière, faisant plusieurs blessés.
Par ailleurs, on apprend qu'une patrouille de l'Onuci a été attaquée vendredi soir par des hommes en armes vêtus de treillis militaires et circulant dans un véhicule civil. L'Onuci a répliqué. Ces échanges de tirs ont eu lieu à l'entrée du QG des Nations-unies, qui fait face à l'état-major des armées de Côte d'Ivoire, dans le quartier populaire d'Attecoubé, au bord de la lagune. Ces événements interviennent alors que l'armée a plusieurs fois accusé l'Onuci de soutenir militairement le camp Ouattara, ce qu'a vigoureusement nié le représentant spécial de l'ONU, Choi Youn-jin.
13h00 : Le camp Gbagbo se radicalise. Alors qu’il a rejeté la veille les conditions de la communauté internationale présentées par Jean Ping et lui demandant de quitter le pouvoir en échange de l’immunité, Laurent Gbagbo se dit désormais prêt à mener le « combat », par la voix de son ministre de la Jeunesse et de l'Emploi. « La récréation est terminée ! », a affirmé samedi le chef des « jeunes patriotes » et ministre de la Jeunesse de Gbagbo, Charles Blé Goudé. « Nous allons défendre la dignité et la souveraineté de notre pays jusqu'à la dernière goutte de notre sueur », a-t-il déclaré à l'AFP.
« Je demande à tous les Ivoiriens de s'apprêter à livrer ce combat, on va libérer totalement notre pays », a poursuivi celui qui fut le fer de lance de violentes manifestations anti-françaises en 2003 et 2004, après l'éclatement de la crise causée par le putsch raté de 2002. Charles Blé Goudé est soumis à des sanctions de l'ONU. Un rassemblement des « jeunes patriotes » est prévu samedi après-midi dans le quartier pro-Gbagbo de Yopougon à Abidjan. C'est la réaction du camp Gbagbo a la pression internationale.

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